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Juillet 2004 |
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Alex : D'où vient le nom de votre groupe ? Johan : En fait, ça vient d'une vieille peinture que Rémi a trouvé dans son grenier, c'est une peinture très simple, ce sont des arbres rouges sur un fond blanc (on s'en est inspiré pour nos pochettes). On a tous été subjugué par la beauté de cette toile. Par la suite, Rémi nous a appris que c'était son arrière grand-mère qui l'avait peinte, elle s'appelait Mihai Edrisch. C'était une artiste méconnue qui était obsédée par les arbres, mais son art était quelque peu incompris. Apparemment, elle aurait peint ces arbres jusqu'à la fin de sa vie jusqu'à se marginaliser et s'éteindre dans la solitude. On a été très touché par cette histoire, on s'est dit que ça correspondait bien avec le côté tragique qu'on désirait insuffler à notre musique, ça nous a donc paru assez naturel d'appeler notre groupe comme ça, pour que d'une certaine façon, elle soit enfin reconnue et qu'elle ne demeure pas seule, comme ça le fut à la fin de sa vie. 2/ Comment expliques-tu qu’un sentiment si triste et si obscur puisse libérer une si belle musique ?? Johan : Tout d'abord merci, car si je comprends bien ta question j'en conclus que tu trouves que notre musique est belle, ce qui est très gratifiant. Maintenant, que l'on puisse tirer de la beauté d'un sentiment triste me paraît normal. Peut-être suis-je anormal mais je suis plus souvent attiré et touché par la beauté de quelque chose de triste que le contraire. Je ne dis pas que tout ce qui est joyeux est moche mais la beauté que l'on retire de choses joyeuses est souvent bien plus superficielle qu'elle ne l'est quand elle trouve ses racines dans la tristesse ou l'obscurité. En ce qui nous concerne, je dirai que la nature des sentiments que l'on fait passer à travers notre musique correspond un peu pour nous à une solution de simplicité, car il nous est certainement plus facile et naturel de communiquer de la tristesse, de la nostalgie ou des regrets que de la joie ou des sourires… Flo : Pour ma part, je ne fais pas de distinction entre la musique que je pratique et ma vie en générale. Ce qui implique que ces sentiments de tristesse et d’obscurité sont présents dans ma vie comme des sentiments de bonheur et de joie de vivre. Je ne suis pas particulièrement une personne taciturne et triste mais pour l’instant je pense être plus en recherche de plénitude que de joie de vivre. J’y parviens par le biais du groupe comme par beaucoup d’autres moyens. Je n’aime pas le terme de « catharsis » que je trouve un peu redondant et trop utilisé mais c’est à peu près ça que me procure la musique et la composition en générale. J’ai besoin d’exprimer une profonde tristesse par ce biais pour ne pas a avoir à en souffrir dans ma vie de tous les jours. Ca ne marche pas à tous les coups mais je préfère en bénéficier que d’être complètement démuni d’échappatoire. Et si tout ça abouti à une forme qui touche d’autres gens, c’est encore mieux. 3/ Qui compose ? Johan : Tout le monde bien sûr. Maintenant pour rentrer dans le détail, Rémi vient généralement aux répètes avec un morceau entièrement composé, tout en sachant très bien maintenant avec l'expérience qu'on va lui saper tout son boulot. Ensuite, Flo et Benoît travaillent dessus et on reforge donc un peu le tout pour que ça ressemble à une vraie chanson. Pendant tout se temps, moi je pose mes fesses sur un canapé je les regarde et je donne mon avis sur l'avancement des choses. Quand la compo est terminée, je l'enregistre et je la bosse chez moi. Quand j'ai fini de la bosser, et bien on la joue tous ensemble, c'est même arrivé plus d'une fois qu'on joue un morceau pour la première fois tous ensemble directement en concert. Je ne sais pas si beaucoup de groupes fonctionnement comme nous, mais ça marche plutôt bien comme système. En ce moment, vu que je suis en Slovénie, ils m'envoient les enregistrements de répétitions par Internet et ensuite je leur dis ce que j'en pense par e-mail. Ca marche pas trop mal, mais ça ne vaut pas une vraie répétition tous ensembles. 4/ J’ai lu dans une interview que Rémi n’était pas totalement satisfait de la version finale de l’album. Est-ce que cette insatisfaction pourrait donner lieu à une remasterisation de l’album, une ré édition ?? Johan : Je ne pense pas qu'on puisse être satisfait à 100% du résultat d'un disque pour des raisons simples: Il me paraît impossible de tout maîtriser lors d'un enregistrement. Ensuite, nous sommes 4, et malgré que nous soyons vraiment sur la même longueur d'onde musicalement, il nous est impossible d'être parfaitement d'accord tout le temps. D'ailleurs si c'était le cas, je pense qu'on se ferait vraiment chier. Après, il faut remettre les choses dans leur contexte. Même si on peut toujours être un peu déçu par certaines choses, je sais que pour ma part avant de rentrer en studio, je n'aurai jamais imaginé être aussi content du résultat final. J'étais déjà bien sur le cul quand je voyais les choses avancer petit à petit en studio, et je l'ai encore plus été quand j'ai enfin pu l'écouter mixé et masterisé (après plus d'un mois d'attente après le studio, Santi ayant oublié de nous envoyer le master). Donc pour résumer, Rémi est un chieur né, mais on l'aime bien comme ça, et puis on est tous des chieurs dans le groupe, il n'y aura pas de remasterisation, par contre des rééditions oui, mais ça c'est juste parce que le disque se vend beaucoup mieux qu'on ne l'avait imaginé. Rémi : Une réédition est prévue car le premier pressage est déjà épuisé. Par contre il n'y aura pas de remasterisation, bien qu'effectivement il y ait beaucoup de choses à dire sur la version finale de "l'un sans l'autre". Nous avons tous des activités très différentes et nous sommes peu souvent réunis tous les quatre. Du coup, plutôt que de perdre du temps à remasteriser ou remanier nos anciennes compos, nous préférons optimiser ce temps en le consacrant entièrement à de nouveaux travaux. Notre objectif est de réaliser un nouvel album pour le début de l'année prochaine. 5/ J’ai l’impression que l'album raconte une seule histoire parcellée en plusieurs titres. Est-ce juste ?? Johan : Oui, c'est juste. Ce disque a pour vocation d'être un disque à thème même si ce n'est pas complètement le cas du fait que cette volonté m'est survenue au fil du temps, et que de ce fait certains textes sont antérieures à celle-ci. Pour le prochain album, l'idée de thématique sera vraiment accomplie. Quand on écrit notre musique, on essaye de penser à la cohérence de l'ensemble pour en faire un disque, on ne veut pas faire de notre musique un enchaînement de chansons. Il est donc normal que pour les paroles ce soit pareil, de toute façon j'écris comme ça donc ça tombe plutôt bien 6/ Un mot pour définir l’ambiance du groupe ? Johan : Très bonne, mais parfois un peu trop impliquée et passionnée, ça nous joue parfois des tours. Rémi : Strictement professionnelle. Je n'ai rien à ajouter. Flo : Quoi ? Y a une ambiance dans le groupe ? 7/ Pendant les répètes, qui tempère, qui colère, qui génère ? Johan : Je ne répondrai pas à cette question, je n'aime pas trop parler de moi, hehe… Flo : Disons que c’est plus compliqué que ça. Il n’y a pas Remi qui gueule pendant que moi, je tente d’adoucir la situation etc.…Je pense que l’on a effectivement chacun un rôle dans le groupe mais rien n’est prémédité et chacun a vocation à changer de rôle justement. C’est plutôt cool de se sentir sur un même pied d’égalité au sein d’un groupe. Je le ressent désormais et je trouve ça assez grisant. Pour être franc, j’ai eu une petite période de crise dans le groupe où j’avais l’intime conviction que les choses était trop compartimentée et que les choses importantes étaient trop souvent dans les mains des mêmes personnes. Maintenant, je mesure la chance que j’ai d’être dans un groupe aussi démocratique que celui-ci. Et si Johan fait son kaiser, c’est uniquement par pur manque de confiance en lui ;-) 8/ Vous êtes un groupe relativement jeune et votre album subjugue pas mal de zines. N’avez-vous pas peur de la suite ? Johan : Je ne sais pas si il en subjugue tant que ça? En tout cas, pour la suite on ne se fait pas trop de souci car je ne crois pas que ça nous préoccupe trop. En ce moment on écrit notre prochain album et à la limite sans vouloir paraître trop égoïste, je pense qu'on le fait avant tout pour nous, donc si il nous plaît ce sera pour nous 90% du travail accompli, après si il touche les gens, c'est la cerise sur le gâteau comme ça on dépasse les 100%. Rémi : Ouais, énormément en ce qui me concerne. Je suis bien du genre à me mettre la pression sur les activités qui me tiennent à cœur. Tant pis je fais avec. Flo : J’ai beau essayer de me dire que c’est cool, qu’on n’est pas attendu au tournant mais je peux pas m’empêcher de me foutre la pression. Ca, c’est aussi une caractéristique de Mihai Edrisch, c’est de se prendre un peu la tête sans raison juste parce qu’on est un poil perfectionniste et chiant avec nous même. Mais en générale, ça permet de faire avancer les choses un peu plus vite et mieux que si on était véritablement dilettante. Mais bon, je chie un peu dans mon froc quand même… un petit peu. 9/ Quelles histoires raconterez-vous dans ce nouvel album ? Johan : Si tu parles d'histoires en terme de texte, je crois que là tu en demandes trop, il faudra attendre une petite année comme tout le monde que le disque sorte, pour savoir de quoi ça parle, du moins pour ceux que ça intéresse. Mais dans ma tête tout est déjà bien clair. Pour ce qui est d'histoires musicales, disons que pour l'instant c'est une évolution de ce qu'on a fait avant, on garde notre identité et on essaye d'aller peut être plus loin, même si c'est pas toujours facile tant on s'est déjà investit sur "l'un sans l'autre". 10/ Est-ce que vous comptez faire un long bout de chemin avec Alchimia ? Quelles sont vos relations avec le label ? Johan : Les relations avec le label sont très bonnes tout simplement parce que nous en faisons tous parti avec Simfela et Daïtro. Certains sont plus impliqués que d'autres mais tout le monde a son mot à dire donc c'est plutôt cool. Les chemins de Mihai Edrisch (en tant que groupe) et Alchimia devraient se séparer, c'est la volonté de chacun des groupes qui en font partie de voler de ses propres ailes. Ca se traduit par le fait que notre prochain disque sortira sur Purepainsugar (merci Seb!!), et sur Godschild pour l'Asie et les Etats-Unis. Flo : ben, alchimia c’est notre bébé donc on sera toujours la pour s’en occuper mais seulement pour sortir des groupes externes à notre petit groupe de musiciens consanguins. On commence doucement avec l’album de overmars en début d’année prochaine qui nous permet de nous échapper un peu de tout ça sans trop prendre de distance car ce sont tous des amis. 11/ Vous avez une idée de l’évolution du label ? Flo : Aucune idée mais alors, aucune idée !!! J’espère juste que l’on va continuer à le gérer comme on le fait depuis le début, c’est à dire avec plein de motivation mais surtout en prenant notre temps. J’aimerai juste que l’on assimile notre label à une certaine forme d’ouverture d’esprit musical et pas seulement un label de screamo européen comme j’ai pu le lire à droite à gauche dans quelques webzines (he, y a simfela sur le label les amis !!! C’est pas trop screamo dans l’ensemble !!!) Johan : On va essayer de sortir des disques d'autres groupes que Simfela, Daïtro et nous. Maintenant disons que ce qu'on peut espérer c'est que l'ambiance reste la même et que dans 10 ans le label existe encore et qu'on ne le retrouve pas géré par d'autres personnes que nous. Sinon dans le courant de l'année on compte franchiser le label et sortir des groupe du team Nowhere. Bon j'arrête, de toute façon ce n'est pas moi qui vais en parler le mieux, car disons que pour l'instant je suis loin d'en être le membre le plus impliqué, ça m'arrive même parfois de voir un fly, de me dire "Putain ça tu que… joue à Lyon" et de voir sur le fly qu'en fait c'est nous qui organisons le concert, donc je me tais. 12/ N’est-ce pas trop complexe de jouer dans plusieurs groupes et de gérer le label ? Qui fait quoi ? Johan : Bon, là ça ne me concerne pas trop. Flo : Je ne peux que te parler de mon expérience personnelle. J’ai eu effectivement pas mal de mal à gérer deux groupes de front au début, en sachant que je ne voulais pas en privilégier un par rapport à l’autre. C’est maintenant que je trouve cette situation super enrichissante. J’ai deux groupes de deux styles musicaux complètement différent voir opposé. Ca me permet d’une part de m’épanouir au niveau musical en pratiquant deux genres musicaux que j’aime par dessus tout et également de créer quelque chose de concret avec des gens différent dans leurs goûts comme dans leurs caractères et ainsi de créer une relation presque privilégie avec ces mêmes personnes. Quand au label, comme il n’est pas très grand, je pense qu’on le gère plutôt correctement et chacun y à une place plus ou moins inconsciemment choisie. 13/ Comment s’est passé la semaine d’enregistrement à Costa Brava ? Dur labeur ou sérénité ?? Johan : Je pencherai pour la seconde proposition. En fait aucun de nous à part Benoît n'avait de vraie expérience de studio, beaucoup d'amis nous avaient prévenu que ce n'était pas une partie de rigolade, que c'est dur, stressant et que c'est le meilleur moyen pour se foutre sur la gueule. On est donc parti là bas un peu stressés (merci les copains ;-) et en fait ça a bien été la fête, car d'une part tout s'est passé à merveille, on était toujours dans les temps, on est même rentré plus tôt que prévu, donc on était pas trop stressés. Ensuite, c'était l'été, à San Feliu, on allait tous les jours à la plage, on vivait presque dessus vu qu'on s'y lavait, qu'on y mangeait parfois et qu'on y passait nos soirées pour rentrer enfin dormir dans nos voitures. Bref, on a passé des vacances pendant lesquelles, la journée, on enregistrait un disque. Je ne pense pas qu'on pourra refaire mieux comme expérience de studio. Flo : C’était le paradis, une des périodes les plus enrichissante et sereine de ma vie. Les amis, le soleil, l’Espagne, le système D élevé au rang de règle de vie (pizza cuite sur le toit de la bagnole pendant nos prise du matin, douche sur la plage avec les petites vieilles qui nous engueulait parce qu’on utilisait du gel douche, dodo dans les bagnoles transformés en glandouille mobil…). 14/ Votre collaboration avec Godschild avance ?? Johan : Le disque devait sortir en avril mais il a été repoussé à septembre. Edwin ("Patron" de Godschild) à l'air d'être un gars super cool, même si on a un peu de mal à communiquer (disons que ce n'est pas le roi de l'anglais). Il nous a déjà proposé de jouer à Hong-Kong mais on a du refuser parce qu'on pouvait pas se payer les billets d'avion, j'espère qu'on aura l'occasion d'aller un jour du côté de chez lui pour le rencontrer et tourner dans le coin. Apparemment c'est une histoire qui devrait durer un moment car il nous a proposé de sortir également notre prochain album. C'est sympa de se dire qu'il y a des gens à l'autre bout de la planète qui aiment ce que l'on fait et qui ont envie de nous aider. 15/ Si Fabien de Waiting ne les avait pas contacté, est-ce que c’est une démarche à laquelle vous auriez pensé ? Johan : Non, pas du tout (merci Fafa), avec les Mihai je ne crois pas que nous soyons les rois de la communication. Nous ne sommes certainement pas nos meilleurs représentant, tout d'abord car nous sommes plutôt timides et qu'on n'a pas envie de s'imposer, on ne cherche pas à se vendre. On ne fait pas d'efforts particuliers pour nous promouvoir. Si les gens sont touchés par notre musique, et bien ça nous touche également, mais on a rien envie d'imposer à qui que ce soit. On se fait plaisir, on fait un truc qu'on aime et on a envie de tourner pour rencontrer des gens et voir du pays, c'est tout. 16/ Votre disque au Japon, la réalisation d’un rêve ? Johan : Oui et non. Déjà je n'y avais jamais rêvé, ensuite je dirai plutôt que ce qui me fait plaisir c'est "notre disque à l'extérieur de nos frontières". Maintenant, que ce soit le Japon? Je suis tout aussi content qu'il soit distribué en Chine, dans d'autre pays d'Asie ou aux Etats-Unis (même si je déteste la scène ricaine) qu'au Japon. Maintenant, si tu me parles de possibilité de tourner, c'est vrai que je préférerai bouger en Chine et au Japon qu'aux USA pour la différence culturelle qui y est plus grande. Flo : Le rêve, il est déjà là pour moi. Toutes les propositions qu’on a eu, j’en espérais même pas la moitié. Donc un disque au japon ou ailleurs, je dis oui, oui, oui et oui !!! 17/ Une tournée au Japon, ça reste un rêve ou ça pourrait devenir un projet ?? Flo : Yep, une petite tournée au japon me dirait carrément. Je pense même que l’on pourrait se permettre d’élaborer le projet avec Edwin mais pas pour tout de suite dans tout les cas. Johan : Bien sûr que ça nous tente. Je pense qu'il faut déjà qu'on attende que notre disque sorte là bas, ensuite on verra comment les choses évoluent. Je pense que ça pourrait devenir un projet car Edwin (Godschild) pourrait certainement beaucoup nous aider. Maintenant, niveau emploi du temps, je pense qu'a l'avenir ça risque de devenir de plus en plus difficile pour nous de trouver du temps libre tous au même moment pour tourner. Si je prend l'exemple de l'enregistrement de l'album, on a réservé une dizaine de jours en studio en Fevrier sans même savoir si tout le monde pourra être là, c'est un peu le bordel. Mais bon, pour une tournée au Japon, qui sait? Peut-être qu'on sera assez débile pour lâcher un job. 18/ Ressentez-vous une effervescence autour de l’album ?? Johan : Il y a deux façons de le voir. Y'a l'effervescence qui se fait autour des zines, ce qui est gratifiant quand on dit des trucs sympas sur nous et blessant quand on dit des trucs pas cools (mais bon, c'est le jeu!), ça c'est ce qu'on pourrait appeler la "reconnaissance de la scène" (même si je trouve ça nul comme expression). Et puis il y a l'effervescence plus spontanée qui se fait à travers notre boîte mail ou les rencontres pendant les concerts. On a reçu pas mal de mails de gens qui se disent touchés par notre musique, et ça, ça n'a pas de prix, ça me touche beaucoup. C'est d'autant plus gratifiant que ça dépasse nos frontières, on a reçu des messages des USA, du Mexique, d'un peu partout en Europe. Ca fait vraiment plaisir, je préfère ça à une bonne chronique. Flo : Ce qui me touche le plus, c’est surtout les commentaires que peuvent nous faire des gens externes à tout le « circuit » hardcore. Que des gens qui n’ont jamais eu de connexion avec aucune musique semblable, qui parait violente de prime abord, et qui nous disent y avoir trouvé une forme de beauté ou d’émotion, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse nous faire. Recevoir un mail d’un gars qui nous compare à des groupes plus mainstream sans avoir la peur d’être arrêté par la police du hardcore, c’est assez intéressant également, ça permet de prendre du recul sur nous même. Johan a raison, c’est mieux qu’une bonne chronique. 19/ Pourquoi le choix de cette photo qui accompagne le cd ? Johan : Ce n'est pas une photo, mais une cinquantaine de photos différentes chacune recadrée différemment, ce qui fait une photo par disque. Ce sont des artworks que je bossais pour le groupe depuis un moment sans savoir ce que je pouvais en faire. Et un jour par miracle, j'ai pu les faire imprimer à 500 exemplaires pour une poignée d'euros. Je trouve que ça rend l'artwork un peu plus intime, en plus de son côté unique dû aux imperfections de la confection réalisée à la main. Je pense que ça va bien avec l'esprit du disque 20/ Pourquoi ce rouge sang, ce ne sont que des photos de paysage ?? Johan : Je te raconterai bien un truc super philosophique mais je crois que ça ne serait pas très honnête. Je vais donc démythifier le truc: On voulait faire une pochette complètement DIY, ce qui implique qu'il n'y ait pas d'impressions venant de chez monsieur l'imprimeur. On devait donc faire les impressions d'étiquettes à l'imprimante laser. Si tu ne veux pas que ça trame il faut prendre une couleur primaire, on a donc choisi le rouge car c'est ce qui esthétiquement nous convenait le mieux. Ensuite, finalement on a craqué pour un vrai livret car notre idée de base était irréalisable (un carré de film transparent par chanson avec les textes imprimés d'un côté et de l'autre des arbres rouges). Pour des raisons d'unité, j'ai donc fait le livret en rouge. Au final c'est un peu devenu notre couleur, je trouve qu'elle va bien à notre musique, niveau connotation également. En fait ce qui a guidé au départ cet artwork, ce sont des raisons techniques, ça été assez intéressant de travailler comme ça, je trouve que ça donne un résultat assez singulier. 21/ Sinon la pochette est un peu galère pour extraire le cd, je crois savoir que l’album sorti du godschild est différent. Est-ce le même type de packaging ? Johan : Mais non, il n'est pas si galère que ça, c'est juste qu'il ne faut pas avoir peur de l'abîmer en l'ouvrant, en fait malgré ses airs fragiles il est plutôt solide car assez élastique. Pour ce qui est de l'artwok de Godschild, il est différent même si il garde une certaine unité avec l'artwork originel. Ce sera un boîtier glass avec un plateau opaque si tout se passe bien. Il y aura également un nouvel artwork pour le repressage sur alchimia (un boitier glass également) qui devrait sortir en Juin en même temps que celui de Godschild. Flo : En fait, le plus galère, c’est pas de sortir le disque de la pochette, c’est de faire la pochette elle-même !!! Putain, pas mécontent d’en avoir fini avec tout ça !!! 22/ Le repressage serait prévu pour quand ? Johan : En gros c'est fait pour la version française!! Le Godschild c'est pour Septembre. D'ailleurs en parlant de repressage, j'en profite pour faire un peu de pub. La version chinoise aura pour particularité de contenir 6 vidéos correspondant à 6 titres du disque. Elles ont été réalisées par Ana Husman, une video-artiste croate. Donc comme je l'ai dis plus haut, dans un premier temps, il y aura une centaine de copies qui seront dispo en France. Pour ceux qui se sont procuré la première version et qui sont désireux d'avoir les videos, on essaiera de trouver un arrangement, faudra nous envoyer un mail. 23/ Le rapprochement le plus bizarre que j’ai trouvé est votre groupe et shora ??? A quels groupes aimeriez-vous être assimilés? Rémi : Moi j'adore qu'on nous compare à Shora, même si cette comparaison reste effectivement étrange car sur le disque il doit y avoir à tout casser 2 * 10 secondes de chaos. En fait, les gens qui nous comparent à Shora le font probablement après nous avoir vu en concert car nous sommes beaucoup plus violent sur scène que sur disque. Johan : La réponse bateau serait peut-être de te dire qu'on n'a pas envie d'être assimilé à un autre groupe. A la limite pour être honnête je peux plutôt te parler de groupes auxquels on voudrait être un peu moins assimilés. Ca m'arrive de lire des trucs pas très sympas, et au final un peu blessant sur notre musique, de personnes qui doutent peut-être un peu de notre honnêteté, en disant que notre musique est un peu trop influencée par un certain groupe japonais dont je terrerai le nom (comme ça je ne tend de perche à personne). Je trouve ça très réducteur pour la musique que l'on fait d'être cantonné à cette comparaison. On a pas de dieux dans le musique, si je prend mon exemple, je suis certainement le dernier des fanatiques, je fais de la musique comme je l'entend avec une démarche propre, celle de donner certaines émotions en toute honnêteté, donc si ce qu'on fait ressemble à autre chose c'est qu'on doit avoir une démarche similaire, rien de plus. Mes camarades ont également chacun leur démarche, qui, si je ne m'avance pas trop doit être assez proche de la mienne. Maintenant, si je dois te parler de groupes, je peux te parler de ce que j'écoute. Je me noie beaucoup dans l'emorock, l'emopop et le post-rock (je sais! Ecouter du Post-rock c'est pas super original de nos jours). Parmis mes groupes préférés, il y a Engine Down, The sea and cake, Do make say think, Mineral, Monochrome, Hood, Explosions the sky, Lisabö. Sinon, si je dois parler de groupes plus dans notre veine, cette année j'ai beaucoup aimé le dernier Yage et j'aime beaucoup Breach depuis des années. Flo : Cette comparaison m’a toujours dérangé. Pas que je déteste shora mais j’ai vraiment du mal a trouver ce qui nous rapproche d’eux dans notre musique. Et pour revenir sur l’affiliation constante de notre groupe avec un obscur groupe japonisant et bien… tant mieux. C’est plutôt assez flatteur même si il arrive qu’on soit targuer de hypitude par certains à cause de ça. Bizarrement, on n’y pense jamais même si c’est assez pesant quelques fois. On a tendance à trouver ça injuste puisque si influence il y a, elles sont ailleurs, notamment dans tous les groupes qu’a cité Johan. Surtout l’un deux, mais peu de gens semblent le connaître. D’ailleurs, c’est peut être pour ça qu’on est jamais comparé a lui. 24/ Perso, je ne vous trouve pas vraiment de ressemblances avec ce groupe japonais mais bon… De quel groupe tu parles Flo, Lisabö? Johan : Et merde, je croyais avoir été assez évasif, "et pourtant" t'as compris de quel groupe je parlais, y'a quand même pas qu'un groupe au Japon! Allez Flo, parles nous de Lisabö. Juste pour dégoûter mes acolytes: Lisabö c'est encore mieux en concert qu'en disque!! Flo : C’est un groupe basque qui a sortit un album sur le label "esan osenki", et un maxi ainsi qu'une chanson pour une compile pour le label "aquarela". J’encourage tout ceux qui aiment la musique écorchée vive et inventive à se pencher sur ce groupe. Pour nous, c’est le groupe qui nous réunis tous en terme d’influence et qui trouve sans doute le plus de résonance en nous. 25/ Je sais que les lyonnais ne sont pas fan de Paris, mais je n’ai pas constaté de date ici (même dans le passé)?? Vous n’avez pas eu de propositions ?? Rémi : Non, on n'a jamais eu de propositions. Et pourtant on ne demande que ça. Johan : Je te mentirai si je te disais que j'aime Paris, maintenant ce n'est pas trop fondé comme sentiment car je n'y suis pas retourné depuis que j'ai 5 ans. Mais même si c'est peut-être l'un des derniers endroits en France où j'aimerai vivre je ne serai pas contre le fait d'y jouer, loin de là! (sauf si y'a le chanteur de Kickback dans le public ;-). En fait on ne nous a tout simplement jamais proposé d'y jouer. A bon entendeur salut! Flo : Ahhhh !!! Paris !!!! ses bérets, ses baguettes et ses coups de latte dans le pit !!! Non, je rigole !!! ( je m’excuse, vous devez en avoir marre de tous ses connards qui assimilent Paris à la violence). J’ai déjà joué a Paris mais avec Simfela et le concert était vraiment mortel. Public bien a fond et organisation parfaite. C’est clair que j’aimerais bien y retourner !!!! 26/ Si vous aviez des groupes lyonnais à faire découvrir ? Johan : A Lyon on a une super scène neometal qui aime tellement sa ville qu'elle ne joue jamais ailleurs, si c'est pas de la passion ça!!! Y'a les Stereotypical workingclass qu'on écoutait tous les jours dans la voiture pendant l'enregistrement de "l'un sans l'autre" (c'est pas une blague!) mais ça ne vaut pas un bon Contrefait, heu pardon ma langue à fourché, je voulais dire Counterfeit, si tu ne connais pas tu devrais y jeter une oreille, ils font de l'emo. Il y a aussi Elament dont leur concert restera mon meilleur souvenir de pit (je me suis limite fait jeté dans les escaliers du Blue Banana (pour ceux qui connaissent) par la moitié du public). Plus sérieusement, Il y a Simfela et Daïtro qui sont bien sûr les meilleurs groupes lyonnais, avec les incontournables Overmars, il y a aussi un quart d'Iscariote. Sinon il y a Doppler, en concert c'est vraiment classe, y'a aussi The sons of saturn il parait que c'est bien, mais je ne les ai jamais vu en concert à Lyon (ce qui tient de la performance, et je les ai même raté à Ljubljana, quelle truffe!!! bon j'arrête de les taquiner, faudra qu'on joue avec eux un de ces quatre comme ça je serai sûr de ne pas les rater). Sinon y'a aussi les Rubiks, c'est très bien, très original. Sans déconner, on a une scène vraiment classe à Lyon l'air de rien, il manque juste des salles. 27/ Votre meilleur souvenir de concert ? Johan : La colle!!!! Allez pour moi c'est avec Daïtro et les Minnies à l'Himmel à Shwytz en Suisse au retour de notre tournée en Europe de l'Est en 2003: Salle bondée, gens intéressés, gens intéressants, bonne bière, gros cachet ;-) et en plus c'était mon anniversaire, bon j'ai un peu fait le loser en allant me coucher juste après le concert, mais dans l'ensemble c'était vraiment mortel !!!. Par contre le pire souvenir de concert c'était le lendemain au Bandito à Genève, si on fait pire un jour, j'arrête la musique. En parlant de concert, un truc qui nous caractérise pas mal, c'est qu'a chaque fois y'en à deux qui trouvent ça mortel, et deux autres à chier. Sauf quand on joue à Lyon où là on est tous les 4 d'accord sur le fait qu'on joue comme des merdes chez nous. Rémi : Pour moi c'était à Scwitz en Suisse. Tout simplement parce que j'étais complètement bourré et que ça a bien fait marrer tout le monde. Deux autres dates qui m'ont bien plu sont à Besançon avec Thema11 et à Reims avec Yage. Flo : Et de trois !!! Shwitz pour tout ce qui a été dit et encore bien plus (Ouais, c’est clair t’as bien loosé sur ce coup là Johan). Et aussi le petit week-end avec THEMA 11 qui était une bonne partie de rigolade. (merci Seb !!!) Johan : C'est vrai que le week-end avec Thema 11 était bien marrant, merci à l'ordinateur portable, hein Seb? (désolé pour la private joke) 28/ Alors Scwitz ou Shwitz ?? Johan : pour mettre tout le monde d'accord, disons que c'était à Schwitz (en plus je crois que ça s'écrit vraiment comme ça). Après vérification: c'est Schwyz |