Juillet 2002

 

Alex : Pouvez-vous me donner la line-up du groupe ainsi qu'un rapide historique ?

Wiesenthal: Nous sommes un groupe de bouseux Italiens ages d’une trentaine d’années. 2 membres sont de la formation d’origine (1993), un autre qui est venu un an plus tard, mais présent sur tous les disques que nous avons enregistré, et les deux derniers furent empruntés chez le dealer du coin il y a environ deux ans. Mais nous sommes tous des potes depuis au moins 10 ans. On a formé ce groupe pour jouer de la zik bien rapide, car à l’époque il n’y avait rien de tel à Rome. D’autres choses comme la politique ou le SxE nous attiraient également, mais avec le temps nous avons tout largué pour consacrer notre énergie au football et au rock’n’roll
Bolivar: OK, le line up actuel du groupe est : Wiesenthal & Fuckin’ Bastard au chant, Orko à la guitare, Nerone 666 à la batterie et Bolivar à la basse. Par rapport aux standards hardcore actuels, nous sommes tous de vieux cons ! Le groupe a commencé parce qu’on avait envie de jouer du fast hardcore, alors que personne ne s’y intéressait encore. On a splitté en 1996, puis on s’est retrouvé en 1998 parce qu’on était tous de bons potes et qu’on voulait toujours jouer des trucs rapides. Depuis ce jour, nous avons fait 3 tournées et sorti une paire de disques sur une paire de bons labels.

2/ Vous venez d’italie (Rome), la scène hxc est-elle active?

Wiesenthal : Elle est active comme en Finlande, en Malaisie et au Venezuela. Beaucoup de groupes et de ragots font vivre la scène. Rome a une bonne tradition de groupes hardcore depuis une petite dizaine d’années, même si les possibilités pour toucher le monde qui nous entoure sont aussi peu nombreuses qu’ailleurs.

Bolivar: Je pense qu’on peut dire que la scène romaine est plutôt active… Nous nous y sommes tous investis depuis longtemps, peut-être que certains d’entre nous ont aujourd’hui moins d’énergie à y injecter, moins d’enthousiasme comparé à dix ans en arrière… C’est difficile de s’investir dans cette scène lorsque tu as aussi un travail et que tu n’es plus chez tes parents, tu vois ? Mais je pense quand même que la chose la plus importante est de faire ce que l’on peut pour ça. C’est normal qu’il y ait des personnes qui en ait marre au bout d’un moment… Parfois, il faut savoir prendre du recul. Ne pas faire des choses que tu ne peux pas gérer. A ce moment-là, même si tu ne te consacres qu’à une seule chose, tu la feras bien.

Il y a quelques années, la scène était divisée en petites factions, ce qui était assez stupide… Sxe kids, emokids, crusties, et tous faisaient leurs trucs dans leur coin (ça arrive encore aujourd’hui, mais bon, ça les regarde)… Ca a changé depuis, même si il y en a toujours qui veulent garder leur propre identité, ce qui est cool selon moi…

Il y a des gens qui organisent des concerts assez régulièrement, des plus jeunes ou des plus vieux, et il y a beaucoup de groupes différents qui passent, des labels, des fanzines… les trucs habituels.

3 /Votre album est un mélange de styles, quels sont vos influences ?

Wiesenthal : Je pense que chaque personne dans le groupe écoute des choses différentes, mais on a toujours voulu que Comrades sonne comme un groupe de fastcore. Au début c’était peut-être plus grind, mais les nouveaux morceaux sonnent vraiment beaucoup plus comme du bon hardcore furieux et rapide. La personne qui a composé les dernières chansons est bien à fond dans ces vieux groupes de punk (Void, Black Flag, Bad Brains et quelques autres trucs plus axés bandana thrash). En temps que chanteur, je ne m’investis pas trop dans la composition, étant donné que je suis feignant et incapable d’écrire le moindre riff de guitare. J’écris juste les paroles et beugle comme un abruti !

Bolivar : Personnellement, j’écoute plein de trucs différents… plus particulièrement tout ce qui concerne le hardcore et le punk, mais pas seulement… Mes plus grandes influences se situeraient plutôt du côté du hardcore Italien des 80’s ou du hardcore US. C’est avec cette musique que j’ai grandi et ça me colle encore de bonnes claques.

Mon premier disque de punk a été « In God We Trust Inc. » des Dead Kennedys, quand j’avais 14 ans. Je n’avais jamais rien écouté d’aussi direct et énervé, ça m’a totalement épaté. C’est de là que je viens, on va dire…

L’autre chanteur, plus connu sous le nom de “Fuckin’ Bastard” : J’écoute de tout, surtout depuis que j’ai découvert le mp3. Toutes les musiques sont intéressantes, j’adore le hardcore, mais il y a des sentiments qui n’y sont pas présents. J’aime le rock, l’electro, les musiques de films, le neo classique, l’ambiant minimalist, mais le hardcore c’est ma communauté. En ce moment, j’écoute Noir Désir.

4/ Êtes vous pour l’unité hxc ?

Wiesenthal : Non ! Je plutôt pessimiste à ce sujet. Je me suis beaucoup investi dans la scène et je ne peux pas être plus pessimiste. J’aime l’unité qui concerne les gens intelligents et sincèrement impliqués, mais pas pour le fait qu’écouter le même style de musique devrait nous faire tous aimer les uns les autres… C’est cool d’aider les autres en ce qui concerne la musique (distros, concerts, te faire jouer si tu viens sur Rome…), mais ça s’arrête là. Le hardcore est un joli petit monde, mais les trous du cul sont partout, et dans des mondes encore plus petits, si tu vois ce que je veux dire…

Bolivar: Bien sûr, si le hardcore reste un truc intelligent, sans pour autant oublier le fun. Je ne veux pas perdre mon temps avec des connards qui prêchent à longueur de temps, des trous du cul prétentieux et les idiots en général qui te jugent pour ce que tu portes, ce que tu manges ou ce que tu bois…

Fuckin’ Bastard : On peut être différent et ne pas tous s’aimer, mais l’énergie utilisée à critiquer ceux qui sont dans la même situation que toi est ridicule, c’est une perte de temps. Mais ça se passera toujours ainsi, l’être humain n’est qu’une merde.

5/ Votre album a été produit par Mirko (Strenght approach) , c’est un ami ?

Wiesenthal : Le nain satanique plein de bière ??? Bien évidemment ! Il s’investit dans la plupart des enregistrements punk/hxc ici et c’est un mec formidable !

Bolivar: Mirko est un mec genial, Strength Approach est un groupe génial…

Fuckin’ Bastard : C’est un bon ami. Il est le proprio d’un local de répète et d’un studio où nous allons depuis longtemps, il l’a aménagé d’une bien meilleure manière que les proprios d’avant.

6/Je suis allée faire un tour sur le net Italien et pas mal de zines vous qualifient de groupe vegan straight edge :

Wiesenthal : A un moment donné de notre vénérable carrière, Comrades était un groupe totalement sXe et vegan, alors bon, c’est de là que viennent ces étiquettes. Mais dû à certains changements de line up et de modes de vie, il ne reste que deux personnes à être des sXe warriors, deux disciples d’Ozzy et un autre qui se situe au milieu de tout ça. Je pense que c’était plus important de faire de la musique avec des amis plutôt que de choisir d’autres Sxe warriors pour avoir un line up totalement vegan sXe…

Bolivar: Tous les membres de Comrades étaient sXe il y a quelques années, mais ça ne nous intéressait pas d’être considérés comme un groupe sXe… Aujourd’hui, deux personnes le sont, les autres non… alors je pense que ça répond à ta question. Nous sommes juste un groupe de hardcore.

Fuckin’ Bastard : Tant que je peux me fumer un bon joint avant de dormir, tu peux me dire ce que tu veux.

7/  Pouvez-vous me donner les valeurs sures de la scène Italienne hardcore et les meilleurs magasins de skeuds ?

Wiesenthal : Cripple Bastards et leur dernier disque, Strength Approach, Concrete il y a quelques temps de ça. Je sais pas, ça fait longtemps qu’un groupe italien ne m’a pas mis une claque. L’Italie, comme je l’ai dit plus haut, produit beaucoup de groupes mais je ne saurai t’en recommander un en particulier… En plus, je préfère la vague italienne des 80’s, donc… Des magasins ? celui d’un pote à moi, Hellnation, 113 via Nomentana, pas très loin de la gare…

Bolivar: Il y a beaucoup de groupes sympas qui jouent des styles très différents à Rome… Le meilleur magasin de skeud, c’est Hellnation, dirigé par un bon pote à nous, Roberto… C’est le martyr du punk rock par excellence, toujours en train de faire 100 trucs à la fois sans pouvoir dormir…

Fuckin’ Bastard : The Death Of Anna Karenina est un bon groupe, mais le meilleur est Furion & The Fucking Blood. Évidemment, ils n’ont sorti aucun disque.

8/ Comment s’est déroulée votre longue tournée ?

Wiesenthal : Ca s’est bien passé, 23 dates en 27 jours. On a perdu de l’argent à cause de la location du van, mais on s’en tape, on a traversé l’Europe en ayant dépensé seulement 100 Euros… Si c’est pas hardcore, ça ! Tourner c’est cool, même si je me sens anxieux au moment de partir… Ca rafraîchit un peu ce mot « unité » dont nous parlions plus haut, rencontrer des gens cools avec un cœur gros comme ça…Les 5 derniers jours, j’étais pressé de rentrer, mais de retour à la maison j’aimerais pouvoir repartir. J’aime tourner, parce que je ne connais personne là où on va. Ici, les hardcore kids me cassent parfois les couilles… Comrades s’est habitué aux tournées, du fait qu’on connaisse tous nos limites et qu’on s’entende assez bien…

Bolivar: La tournée était géniale… On a rencontré plein de gens formidables, joué avec des groupes mortels… Seven Days Of Samsara, La Fraction, E-150, Tear It Up, Dread 101, Unsane Crisis, My Minds Mine, The Dagda… Ce qui est cool, c’est que tu es en contact avec beaucoup de réalités différentes en très peu de temps, mais tu sais toujours que tu vas trouver des gens cools dans la scène punk qui se battent pour organiser des concerts et passer du bon temps avec toi pendant quelques heures… Peu importe où tu habites, dans un pays riche comme la France ou l’Allemagne, ou dans un pays plus pauvre comme la Slovénie ou la République Tchèque… on nous a toujours bien traité, alors merci à tous et toutes !

Et oui, nous avons perdu de l’argent, mais pas autant que l’on aurait pensé…

Fuckin’ Bastard : C’était excellent. Je n’ai rien branlé pendant deux ans et maintenant je rencontre tous ces gens… Je me suis plus amusé en un mois qu’en deux ans, le cul à la maison. C’est difficile de revenir. C’est aussi dur d’exprimer une colère, une frustration à un moment où, en fait, tu ne la ressens pas...

9/ Vous êtes un fan de Krusty le clown, vous citez son nom dans vos paroles, pourquoi pas itchy et scratchy ?

Wiesenthal : Je suis un fan des Simpsons. Dans ces textes, j’ai utilisé Krusty comme une métaphore pour parler d’un ancien ami. Krusty est un personnage marrant, mais pas le plus intéressant de la série…

Bolivar: En fait, j’ai plutôt tendance à être un fan de l’AS Roma qu’autre chose…

Fuckin’ Bastard : Je suis pas un grand fan, je dors jusqu’à 14h00 et c’est à ce moment là que la télé diffuse la série ici. J’aime bien Itchy & Scratchy, mais je suis South Park assidûment. Allez Satan, on baise !

10/  Vos paroles sont clairement politiques, Est-ce important pour vous de chanter des paroles politisées ? Avez-vous des activités militantes hors du groupe ?

Wiesenthal : Tous les textes de Comrades parlent de moi et de ma petite tête… beaucoup de pensées quotidiennes… Ce n’est pas parce que nous sommes un groupe de hardcore que nous devons ne parler que de sujets politiques… On a des trucs plus débiles, par exemple. Tant que c’est drôle, ça passe pour moi. Qu’entends-tu par « activités militantes » ? Personne ne fait de la politique au sens strict du terme, mais si pour toi squatter des maisons, être veggie/vegan, ou juste exprimer ses propres idées sur ta vie ou ton travail, alors oui dans ce cas nous sommes en quelques sortes des activistes…

Bolivar: Activités militantes ? C’est difficile à interpréter… Si tu veux savoir si je me suis investi dans un parti politique, la réponse est non. Si tu penses à des activités plus ancrées dans le punk, hé bien la réponse est oui. Je suis d’accord avec ce que Wiesenthal a dit.

Fuckin’ Bastard : Je me sens mal à l’aise avec l’être humain et la vie en général. Je pense pas qu’on puise appeler cela « de la politique ».

11/ D'où vient ce nom Comrades, ça fait assez coco dans l’esprit ?

Wiesenthal : Une longue histoire…

Bolivar: Le nom avait une connotation politique… On a beaucoup entendu pendant la tournée « Êtes-vous socialistes ? Êtes-vous anarchistes ? »… Pour toi le nom sonne communiste… Une blague entre potes veut que nous soyons des fascistes, étant donné qu’en Italien « camerata » est un terme que les fascistes emploient pour se désigner…

Pour moi, un comrade est quelqu’un qui partage les mêmes idées que moi, quelqu’un que je respecte, un bon ami… Les autres membres du groupe correspondent à cette description.

Fuckin’ Bastard : C’est assez communiste. Je hais le communisme.

12/ Avec quels groupes avez-vous aimé tourner ?

Wiesenthal : Tu veux dire, un rêve mouillé ou une véritable possibilité ? Hé bien… Metallica (era 83), Iron Maiden (era 85), Napalm Death (era 88), Youth Of Today, Alcazar & Village People… Les groupes que j’ai vraiment aimé dernièrement en live étaient Unsane Crisis de Mardid, Dagda d’Irelande & My Minds Mine d’Hollande. Mais bon, pour tourner, il faut choisir des gens avec qui tu dois vivre 24 heures sur 24, donc le choix n’est pas si simple…

Bolivar: J’aimerais tourner avec Indigesti et Black Flag, mais je pense que ce n’est pas prêt d’arriver…

Fuckin’ Bastard : Nashville Pussy. Ou Melt Banana.

13/ Avez-vous un nouvel album en préparation ?

Wiesenthal : Un 7’ sur No Escape va sortir sur Undislessed Records / Scud Records en France. On nous a aussi proposé de faire un split avec Tekken (France) pour la fin de l’année. Il y a aussi le repressage du split avec Agathocles, en CD avec Ravage. C’est sur un label de Malaysie, et c’est cool pour nous, en plus c’est un benefit pour Food Not Bombs. Après le split avec Tekken, nous allons penser à un nouvel album, mais qui sait… Quand on revient de tournée, on met du temps à composer de nouvelles choses…
Bolivar: Bonne réponse !

Fuckin’ Bastard : Devine (question à un million de dollars) ?

14/ Est-ce votre premier album ?

Wiesenthal : Nous n’avons jamais fait d’album, juste des ep’s, des splits ep’s, un MCD, des splits MCD et une discographie.
Bolivar: Ok, plus de détails. « The End” 7’, le split 7’ avec Eversor, le split 7’ avec Dudman, le split CD avec Agathocles, le split 7’ avec Cripple Bastards, le split 7’ avec Los Vaticanos, le CD discographique, « No Escape » MCD, split CD avec Agathocles et Ravage.

15/ C’est dommage, vous n’avez pas de site web, existe t-il une mailing list pour suivre votre actualité ?

Wiesenthal : Il y a quelques news ponctuelles sur le site de mon label (www.soarecords.it), mais nous n’avons pas de site pour le groupe. On a pas le temps ni les capacités de le faire, et comme on de vieux cons, on rejète toute forme de technologie !

Bolivar: J’y pensais récemment… J’aimerais apprendre comment faire, mais je dois trouver le temps… En plus, j’ai jamais eu de bonnes relations avec la technologie… Une mailing list est une idée plus raisonnable… Pour des infos, écrivez moi : comrades_hc@hotmail.com.

16/ Aimez-vous 25 ta life, Ssick of it all, Raised fist etc... la scène old school New-Yorkaise ?

Wiesenthal : Étrange question… Non, oui, oui, la vieille.

Bolivar: Ok… 25 Ta Life, m’en tape… mais j’adore les vieux Sick Of It All, les premiers 7’ et LP’s sont des classiques ! La scène new yorkaise… Quand la compilation « NYC HC : the way it is » est sortie, j’en pleurais presque tellement c’était génial… J’ai grandi avec ces groupes : SOIA, Youth Of Today, Gorilla Biscuits, Warzone… et d’autres trucs comme Reagan Youth, Agnostic Front, Cro Mags… toujours aimé, aimerais toujours.

Fuckin’ Bastard : J’aime me faire mal. J’aime me casser la gueule. J’aime tout.

17/ La scène Italienne n’est pas très présente en France, existe t-il de bonnes distros italiennes ?

Wiesenthal : Moi, bien sûr ! www.soarecords.com !
Bolivar: Je pense que SOA fait du bon boulot, et je dis pas ça parce qu’on joue ensemble… Plein de disques, de t-shirts et d’autres goodies à des prix excellents !

18/ Existe t-il un mouvement féministe hc Italien ?

Wiesenthal : Il y a eu, et il y a probablement encore des groupes exclusivement féminins, ainsi qu’un réseau hardcore/punk féminin. Pour te dire la vérité, elles fonctionnent de la même manière et font des choses dans leur coin…

Bolivar: Je ne suis pas trop au courant de l’existence d’un mouvement hardcore féministe… Il y a quelques années de ça, avec le mouvement Riot Grrrl, Bikini Kill qui tournait en Europe, j’ai eu l’impression que d’un seul coup tout le monde découvrait que des filles pouvaient s’investir dans le punk… alors qu’elles ont toujours été impliquées dans le punk/hardcore… alors à la place d’un mouvement hardcore féministe, je pense qu’il ne devrait y avoir qu’un mouvement hardcore, un espace ou l’égalité des genres et des sexes devrait régner…

Fuckin’ Bastard : J’espère que les gens impliqués dans le hardcore croient en l’égalité. J’espère que le sexisme dans le hardcore n’est plus d’actualité. Comment faire la différence ?

19/ Les filles sont-elles présentes dans les concerts, les fanzines, les labels etc… ?

Wiesenthal : En ce qui concerne Rome, en l’espace de 5 – 6 ans, le nombre de filles présentes aux concerts a augmenté. Vers le début des années 90, on était qu’une bande Village People, mais maintenant la scène hardcore est devenue plus intéressante pour les filles. Quelques filles se bougent vraiment en faisant des zines, des groupes, mais elles sont très peu nombreuses…
Bolivar: Comme je l’ai dit plus haut, je pense que les filles ont toujours été impliquées dans la scène… Il suffit de penser à des groupes comme Grievance, Egotismo, No Somos Nada, SSP, Bruma, Face The Fact… toutes ces formations ont compté des filles dans leur rang…

Fuckin’ Bastard : Oui, mais elles ne viennent jamais à nos concerts. Pas encore de pom pom girls pour Comrades.

20/ Comptez-vous continuer longtemps ??

Wiesenthal : Ouais, je pense, Comrades a toujours été présent… quand tu penses à la durée moyenne d’un hardcore kid dans la scène aujourd’hui… nous sommes là depuis 10 ans, tu vois… c’est assez long. On aime toujours la musique, on s’apprécie plus ou moins, et on aime jouer live… donc je pense qu’on est parti pour une autre décade…

Bolivar : Oui, comme Wiesenthal l’a dit, on est là depuis assez longtemps… on se connaît bien et on sait quand il faut bosser et quand il faut se reposer. C’est une chose important, ça t’évite de te fatiguer trop vite ou de te lasser, ça te donne la chance de prendre du recul par rapport à ce que tu fais et où tu veux aller. En plus, on a joué qu’en Europe, et il y a encore beaucoup de choses à découvrir !

Fuckin’ Bastard : Question à un million de dollars.

21/ Pourra t-on vous revoir bientôt en France pour une nouvelle tournée ?

Wiesenthal : Oui, pourquoi pas. On y est allé deux fois déjà, et on y reviendra sûrement. "Prépare your baguettes" !
Bolivar: Oh oui… les deux fois où nous sommes venues, c’était formidable… des gens cools, une bonne ambiance, un traitement chaleureux… que veux-tu de plus ? Tant qu’il y aura quelqu’un pour nous proposer un concert, nous serons là.

Fuckin’ Bastard : Une autre question à un million de dollars.

22/ Avez-vous vous aussi des squats pour jouer à Rome, ont-ils un rôle important ?

Wiesenthal : Musicalement, oui. Mais ils n’ont pas d’impact sur la vie quotidienne. Je traîne dans les squats, y habite depuis très longtemps, et y joue exclusivement. Mais avec le temps, je crois que les squats sont seulement d’une utilité pour des personnes qui partagent une même passion pour la musique, un mode de vie alternatif ou les drogues… J’ai vu très peu de squats qui apportaient quelque chose de concret à leur quartier ou leur voisinage…

Bolivar: Question difficile… Les squats sont tolérés en Italie, même si la Droite les considèrent comme des bases d’entraînement pour terroristes ou des lieux de plaisance pour dealers de drogues… Je pense qu’il est trop tôt pour affirmer si ils ont eu un impact sur la société italienne… le mouvement des squats tel que nous le connaissons n’existe que depuis une vingtaine d’années… à un niveau socio-politique ou culturel, ils ont eu un impact. La plupart des squats peuvent avoir une bonne influence sur les personnes qui y vont seulement pour les concerts, ils peuvent ainsi découvrir des modes de vies radicaux, alternatifs et politisés. La connexion entre le culturel et le politique est d’ailleurs très intéressante.

La question du long terme, c’est un autre problème… même si il est vrai qu’après les événements de Gènes, les squats ont gagné en importance et en attention.

Fuckin’ Bastard : Les squats sont la forme la plus proche de la notion de liberté en milieu urbain. J’espère que les squats existeront, même au delà du mouvement hardcore. Le hardcore, c’est de la merde comparé aux squats.

23/ Vous vous intéressez aussi à la scène punk ? Quels groupes aimez-vous ?

Wiesenthal : Du bon vieux punk Oï ! Comme les Trotskids, Camera Silence, Herberts… quelques fameux groupes français…
Bolivar: Tu veux parler du bon vieux punk rock ? Bien sûr ! Mes groupes favoris sont les Clash, les Ramones, Stiff Little Fingers, les Buzzcocks, X, The Jam…

Fuckin’ Bastard : On vient de jouer avec Total Chaos, t’arrives à le croire ? Quand je pense « punk », je pense à Nirvana et aux Melvins. Mais si je n’avais pas écouté Billy Idol, jamais je ne serai devenu un punk.

24/ Les compositions de votre album sont très courtes, est-ce la flegme de composer ?

Wiesenthal : Long signifie chiant ! Play fast or die !
Bolivar: Parce que nous sommes de grosses feignasses ! et parce que nous voulons nous faire un max de pognon en surfant sur la vague fastcore/thrash…

Fuckin’ Bastard : C’est un piège ? Bien sûr, puisqu’on est feignants !

25/ Un dernier mot ?

Wiesenthal : Sympa de nous avoir posé 25 questions !
Bolivar: Merci pour l’interview, on apprécie ton soutien ! Un coucou à toutes les personnes que nous avons rencontré au Squat de le 13… Soutenez votre équipe de foot locale, le sport du peuple au peuple !

 Fuckin’ Bastard : VICTORY SUCKS ! BABEZINE RULES !