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Juin 2003 |
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Alex : Je me souviens avoir eue votre demo tape, il y a environ trois ans, le son était très torturé alors que votre nouvel album sonne très énergique. Pourquoi ce changement ? Mathieu : La musique que nous jouons ainsi que les paroles reflètent un certain état d’esprit à un moment donné de nos vies… les morceaux de la demo semblent probablement plus amers et nihilistes car nous l’étions probablement plus à ce moment là… 2/ Quelles ont été les inspirations pour ce nouvel album très rock n’ roll ? L’alcool, la drogue et les films de Russ Meyer. 3 / Il y a une vraie rage dans votre album, vous êtes des personnes plutôt révoltées dans la vie ? Nous ne sommes tout simplement pas satisfaits du statut quo et du monde dans lequel nous vivons. Nous partons du principe que la société est faite par les hommes qui la composent et que donc elle n’est rien d’autre que ce que nous en faisons. Aujourd'hui tout le monde semble résigné et se contente de constater la merde en se disant que personne n’y peut rien, que c’est la nature humaine ou je ne sais qu’elle autre connerie, et c’est sur cette résignation que repose ce système. Aussi infantile que cela puisse paraître, nous refusons d’accepter ce monde tel qu’il est, nous refusons de passer nos vies à creuser nos tombes. Nous estimons que l’attitude la plus infantile est probablement d’accepter béatement ce monde tel qu’il est et de s’y accrocher. Nous sommes des individus responsables et à ce titre nous refusons de prendre pour acquis un monde qui va à l’encontre de notre conscience et de nos désirs. 4/ Comment votre album a-t il été reçu lors des concerts ? On peut dire que c’est un album très dansant, il a du y avoir du mosh-pit style ? Pour l’instant, la plupart des gens devant qui nous jouons (à part près de chez nous) ne nous voient que pour la première fois et ne connaissent pas le cd, et selon l’endroit ou le jour réagissent de manière différente. 5/ Quel est votre meilleur souvenir de concert ? Nous en avons tous un différent, mais l’un des meilleurs commun à tous était probablement à Kojetin ou Olomouc en République Tchèque. C’était dans un tout petit club et les gens étaient vraiment ouf ! 6/ Qui écrit les paroles, quelles sont ses inspirations ? C’est moi (Mathieu) qui les écris. Les paroles sont en règle général l’expression du désespoir de nos vies et de notre volonté de vouloir quelque chose de mieux. Elles partent en fait de la réalité subjective que nous pouvons vivre quotidiennement et relie celle-ci à notre critique radicale du monde. En gros elles partent de « on aime pas du tout ce monde pourri » et relie cela à « comment faire pour que ce monde pourri le soit un peu moins, voir qu’il soit vivable » 7/Comment se déroule les répétitions ? Tumultueuses (engueulades permanentes), feignantise ( vive la motivation) ? Ou l’osmose totale ? C’est un peu des trois suivant les périodes 8/ Vous m’aviez parlé d’un spectacle national avec un public plus classique. Quel était le but de ce projet ? En fait, cela fait maintenant un an et demi que l’on participe avec la troupe de théâtre du Méga-Pobec à la pièce Rouge, Noir et Ignorant d’Edward Bond. Nous l’avons joué une quinzaine de fois en Normandie et d’ailleurs nous partons en août pour la jouer au festival d’Edimbourg. Jouer cette pièce est pour nous une expérience enrichissante et surprenante, puisque nous touchons un public qui n’est pas habitué à ce genre de musique et qui est plus difficile à « conquérir ». 9/ Burn Hollywood Burn, je suppose que ce nom est un "hommage" au mythe hollywoodien ? Pourquoi pas "burn world trade center burn" ? Burn Hollywood Burn est à l’origine une chanson de Public Enemy c’est donc pour cela que c’est pas Burn L’Elysée Burn…Ce n’est pas tellement une attaque au mythe hollywoodien mais plus l’expression de notre dégoût d’une société dans laquelle on ne vit qu’à travers des images et des représentations. 10/ Avez-vous des activités (distro, fanzine, label) en dehors du groupe ? Certains d’entre nous ont d’autres groupes comme The Elektrocution, As We Bleed, Elistrae et d’autres qui n’ont pas encore de nom, et moi je travail sur un zine. 11/ Quelles différences entre le label D.I.Y et le label commercial de la scène ? En fait, je ne pense pas que le problème soit si manichéen que cela. En effet nous sommes sur bisect bleep, ce qui nous offre une certaine structure au niveau de la promotion et de la distribution du groupe, mais à côté de cela le fonctionnement du groupe reste complètement DIY dans le sens où nous faisons nos t shirts nous même, organisons nos tournées nous même etc. Overcome s’occupent uniquement du disque et n’interviennent en rien sur le reste. Pour l’instant il est peut être un peu tôt pour pouvoir réellement faire un bilan par rapport à cela, mais bon en gros, plus de personnes entendent parler du groupe, on reçoit plus d’interviews et on nous propose quelques concerts un peu plus gros que ceux auxquels nous sommes habitués de jouer ce qui nous permet de limiter un peu les énormes pertes financières du groupe (mais bon ça reste même pas 1 sur 10). Je dirais donc que pour l’instant à notre niveau la différence la plus importante est que l’on perd un petit peu moins d’argent qu’avant, qu’on joue un peu plus dans des concerts un peu plus gros avec un peu plus de monde. 12/ Est-ce vous qui avez pris contact avec Overcome ? Nous connaissons les gens d’overcome depuis de nombreuses années et ça s’est donc fait tout seul au fil de discussions… 13/ Vous n'avez donc pas eu à vous imposer ? Euh… non étant donné que lorsqu’ils nous ont proposé de sortir le disque leur décision était déjà prise. 14/ Quel changement d'état d’esprit entre la demo tape et l’album ? Je ne sais pas trop, on est peut-être un petit moins frustré et amer, un petit peu plus libre grâce à toutes les portes que nous offre le groupe… 15/ Quelle étiquette attribuée vous déplait ? N’importe laquelle en fait… Coller des étiquettes sur les groupes est, nous trouvons, toujours trop réducteur, et peu important. Quand nous écoutons un groupe nous nous foutons de savoir si c’est de l’electro-métal indus à tendances funk ou du émo-post-harcore mélodique…Chaque groupe a son style et c’est peine perdue d’essayer de coller un nom à tout ce qu’on peut entendre. L’important, pour nous du moins, est de kiffer le groupe en question ou non. 16/ Quel est votre playlist du moment ? Kyuss, Fugazi, Neurosis, La Fonky Family, Chokebore, Breach, Brandy, Tool, Naked City, Fantômas, King Crimson, Catharsis, Depêche Mode, Notre-Dame, Upsilon Accrux, Dan the Automator, Magma, The ProjeKcts, Metallica, Accept, et les groupes de métal chevalier allemand des années 80. 17/ Quelle est la question la plus stupide qu’on vous ait posé ? Est-ce que vous comptez travailler un jour ? 18 / Quels groupes de la scène française avez-vous envie de soutenir ? Vu que ce sont de bons potes, on dirait No Time To Lose 19 / Avez-vous des projets ? On est en pour parler avec Universal pour faire un split avec No Time To Lose, au départ ça devait être sur Overcome mais Nttl trouvaient que c’était trop se compromettre. 20 / Quels sont vos rêves du moment à réaliser ? En ce moment Samuel (le batteur) rêve toutes les nuits qu’il couche avec ses parents déguisés en ours et ça commence à l’inquiéter… Il espère cependant que ça ne se réalisera jamais. Sinon, nos rêves à réaliser bientôt sont de nager avec les ours blancs du zoo de la Palmyre (nous on aime bien les ours), d’ouvrir un Kebab-frites sur l’aire d’autoroute d’Heudebouville, de faire l’amour au moins une fois dans notre vie avec autre chose qu’un animal, de s’acheter un pull, de prendre du Lsd dans le désert en écoutant Kyuss, et d’annihiler la race chevaline de la Terre et les boutiques d’onglerie. 21 / Un dernier mot pour vos "fans" ? Quoi ????!!!! On a des fans ? Bon bin les fans on en veut pas sauf si c’est des ours ! Les autres n’ont qu’à brûler et tant pis si on les déçoit !!! |